Société de consommation = société de comparaison


Par Rédacteur Web le samedi 22 janvier 2011, 15:15

abstract : comparaison consommation crowdsourcing différenciation

Dans une société dont le modèle économique de croissance est basé sur la consommation, sur le postulat de l'équipement des ménages, il devient vite évident que le mode de vie (tout comme le mode de pensée) des citoyens qui la peuplent est influencé par le concept d'achat et d'acquisition.

Puisqu'il faut produire, produisons.
Puisqu'il faut vendre, cherchons à vendre ce qui est produit.

On peut vendre de plusieurs façons : en produisant un produit ou un service introuvable jusqu'alors (ou rare) : la demande est supérieure à l'offre. C'est la solution la plus simple. Mais on peut également vendre ce qui est déjà fait à côté, tout près ou ailleurs très loin. En cherchant à se différencier sur des critères comme le prix, ou le facteur "différence".

C'est en cherchant à se différencier que l'on introduit le concept de comparaison. Et avec lui, un panel quasi-infini de biais. Si certains critères de différenciation peuvent être relativement proches (le pourcentage différent de matières premières identiques impliquées dans la fabrication d'un produit), cela se complique lorsque les facteurs de différenciation se multiplient, car il devient alors impossible de comparer les produits ou services.

C'est pourtant ce que s'attache à faire le marketing et la publicité : vendre des produits en apparence similaires sur une base comparative improbable. Et ce qui permet cela, c'est le manque de recul des consommateurs face à des technologies encore trop récentes ou méconnues.

Ou bien alors, tout le contraire : vendre un produit dont les fonctions et l'usage sont connus, identifiés et parfois comparables, mais en le présentant comme, justement, "incomparable". C'est le cas de l'ordinateur d'Apple.

La société de comparaison, société de démarcation, de différenciation, livre des schémas de pensée prêts à consommer basés en grande partie sur le postulat "comparaison/non-comparaison".

L'avènement du monde de communication multi-canal (tout le monde peut s'exprimer, peut s'exprimer, vive le crowdsourcing !) court-circuite la réflexion.

Le crowdsourcing participe à cette érosion des mentalités en encourageant les échanges étriqués, et la comparaison de ce qui est parfois incomparable.